Gilles Landini, pianiste
Humoresques
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Humoresque - Appassionato VI

Maurice Béjart, 1984, source: Wikipédia Monsieur,
je dis monsieur car jamais je n'aurais osé vous appeler Maurice, je suis triste. Triste et je ne sais pourquoi... J'ai la sale impression d'avoir perdu quelqu'un de proche... Je ne comprends pas pourquoi... Jamais je ne vous ai rencontré en chair et en os... Alors pourquoi ? Dites-moi pourquoi j'ai ce sentiment que quelqu'un de la famille est parti ? Vos chorégraphies, j'en ai rêvé, elles m'ont exalté, porté plus haut...

Je me demande... peut-être est-ce cela... J'ai ressenti votre art immense et émouvant comme témoignage spirituel... transcendant... comme si de pas en pas, de geste en geste vous nous tressiez, public et danseurs, en une transparente couronne qui serait sertie de l'invisible et de l'indicible...

Vous disiez l'humain, vous disiez ses désirs, ses sexualités, ses amours et ses tentatives d'aimer, ses ombres et ses lumières, ses angoisses et ses deuils et ce faisant, de corps prostrés en corps solaires, de corps éclatés en corps comiques c'est peut-être "Frères, au-dessus de la tente céleste, doit régner un tendre père" que tu nous proposais à l'instar de Schiller et Beethoven...

Voyez, c'est sans me rendre compte que je vous ai tutoyé...
C'est peut-être cette force de l'art, cette conviction de l'art, témoin de la vie dont vous serez à jamais l'incarnation que j'ai peur d'avoir pourtant perdu...

Et les hommages à la radios qui se suivent... Et vos élèves dans l'affliction... "Un père" témoigne l'un deux... "Maître" vous appelaient-ils... et c'est en maître que vous disparaissez puisque que votre mort même m'interroge.

Après avoir tant chorégraphié le départ et la mort, vous avez dansé l'ultime saut, ultime geste d'art, ultime geste de sens... A ce propos c'est votre Jorge, si merveilleux, brillant comme seules savent l'être les étoiles chaleureuses, qui me vient à l'esprit... Je le revois, malade, dansant l'adagietto de la 5ième symphonie de Malher et déjà nous adressant un au revoir plein d'espoir... à l'époque j'en eu la gorge nouée...

Aujourd'hui, barde du corps qui en connaissez toute la sapience, pardonnez-moi d'avoir eu, un moment, le corps noué... Des drag-queens dansantes et d'Yvette Horner dans votre Casse-noisette au Boléro en passant par le Sacre, merci d'avoir redit la fraternité du geste...

Dans la triste colère de votre départ, j'espère ne pas vous dire adieu.

G.L.

Quelques liens:

 http://fr.youtube.com/watch?v=YCxs-AVKZbE

 Maurice Béjart sur Wikipédia