Gilles Landini, pianiste
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Interview parue dans le journal du Conservatoire de Musique Neuchâtelois de décembre 2010-janvier 2011

Gilles Landini,
Professeur de piano et de l'atelier "vulgarisation et histoire de la musique" au Conservatoire de musique neuchâtelois

Gilles Landini, quel est votre métier ?

Musicien ! (silence)

Qu'est-ce que c'est, un musicien ?

La musique est une passion, quelque chose qui vient du fond de soi. Même si on a des intérêts multiples, la musique est au centre, elle irradie tout autour d'elle. Je vis dans la musique et de la musique. Le musicien, c'est celui qui va à la rencontre des musiciens morts. Les musiciens témoignent dans leurs œuvres de comment ils vivent la condition humaine.

En cela ils nous sont fraternels. Tout un chacun peut trouver une œuvre qui le prend par la main, et qui lui dit : « regarde, cela vaut la peine de vivre ». C'est pour cela que s'intéresser à l'étude de la vie des compositeurs, analyser les structures de leurs œuvres, connaître les courants philosophiques, les évènements historiques de leur temps permet de comprendre ce que le compositeur voulait transmettre et nous rend son œuvre vivante.

Avec les élèves, je recherche toujours le moment (et quand il s'agit d'un grand compositeur il y en a toujours un !) où il nous surprend, où nos habitudes d'interprétation nous prennent en défaut, où nous ne comprenons plus, où l'autre étant « l'autre » fait quelque chose qui nous échappe. C'est là, quand la partition ne réagit plus comme on s'y attend que la relation devient vivante.

Quel est le compositeur qui vous prend par la main ?

Mozart ! Depuis toujours ! Et j'espère quitter ce monde en entendant du Mozart !

Vous êtes un musicien enseignant, qu'est-ce qui est important dans l'enseignement de la musique ?

Une seule question : est-ce bien l'élève qui est au centre du projet ? Le but de l'enseignant, c'est de ne plus enseigner. Le très long boulot, c'est d'installer le professeur intérieur. Il faut que l'élève puisse très vite évaluer lui-même ce qui va bien autant que ce qui ne va pas. On abîme des générations de musiciens en ne signalant que ce qui ne va pas, ce qui doit changer. On recherche la perfection, au lieu de jouer le mieux possible, et cela mène à un dénigrement intérieur, à une dépréciation profonde. Une tâche essentielle est d'accompagner l'élève. Ne pas lui montrer où il doit parvenir sans faire le trajet avec lui.

Si j'ai des loisirs à côté de la musique ? Je voyage beaucoup, avec bonheur ! J'adore cuisiner. Une chose que je ne pratique plus mais que j'ai adorée, c'est la danse de salon. J'en ai fait pendant quatre ans jusqu'à six heures par semaine !

Propos receuillis par Claude Favez