Gilles Landini, pianiste
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Journal "L'Alsace", 6 octobre 2011

Concert d'une reconstitution historique

Le 16 février 1848 Chopin donnait son dernier concert à Paris. Le pianiste Gilles Landini a reconstitué cette soirée à l'Auberge du Zoo de Mulhouse au cours d'un passionnant concert dînatoire.

Quelques jours avant la troisième révolution, Chopin, très malade, a donné un concert. Ce sera son dernier à Paris. Un concert dînatoire à l'Auberge du Zoo à Mulhouse, organisé par MusicaDemeure; a reproduit l'évènement.

Deux plages musicales denses précédaient les services d'un repas à la mode polonaise, comme il se doit. Le pianiste virtuose Gilles Landini, historien scrupuleux et passionné, s'est fait le porte-parole du compositeur. Il ne s'est pas contenté d'interpréter merveilleusement les œuvres du Polonais : il les a commentées et placées dans leur contexte.

Un programme panaché

Le programme reflétait les goûts de ce milieu du XIXième siècle. Les artistes ne proposaient pas de récital comme de nos jours, mais un répertoire panaché. La soirée s'est ouverte sur le joli Trio en Mi Majeur KV 542 de Mozart, avec, accompagnant le pianiste, la violoniste Claire Monjauze et le violoncelliste Luc Aeschlimann. Il était suivi par un air de concert de Rossini interprété par la mezzo-soprano Zeina Dorkhom.

Chopin a enchaîné avec des partitions récentes : le nocturne op. 61 n°1, des Etudes et la Berceuse op. 57, exercice de poésie pure empreinte de souvenirs d'enfance. Suivaient six Mélodies polonaises et surtout, la Barcarolle, lyrique, pré-debussyste par l'harmonie et d'une architecture délicate.

La Sonate pour violoncelle et piano n'a pas le naturel des autres ¿uvres du compositeur. Elle précédait deux airs d'opéras de Meyerbeer, musicien goûté à l'époque, interprétés par le baryton Alain Romero dont le talent et le beau timbre n'ont pas effacé le côté désuet.

Quelques perles ont terminé la soirée : les Préludes 4 et 6 de l'op. 28 avec leurs tonalités en grisaille, leur mélancolie à l'emporte-pièce, deux mazurkas disertes, aphoristiques et, surtout, les valses Minute et Pure de l'op. 64, brillantes vignettes pour un étincelant pianiste qui a su faire revivre un génie au bout de ses doigts.

Jean-Claude Ober